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Canadian Public Health Association

Les véhicules zéro émission - fiche d'information

Investir dans les véhicules zéro émission pour des collectivités saines, vertes et équitables

Au cours des prochaines années, les gouvernements canadiens investiront dans des programmes et des politiques pour relancer l’économie et remettre les gens au travail. L’électrification du secteur des transports (responsable du quart des émissions de gaz à effet de serre [GES] du Canada) devra être un élément pivot d’un tel plan.

En mettant en place une réglementation et en investissant dans les véhicules zéro émission (VZE) – les véhicules hybrides rechargeables et les véhicules à batterie électrique ou à pile à combustible – les gouvernements canadiens peuvent radicalement réduire les émissions de GES et la pollution atmosphérique tout en créant des centaines de milliers d’emplois et en permettant aux consommateurs de réaliser d’importantes économies de carburant.

Le changement climatique nuit déjà à la santé des Canadiens

La santé physique et mentale des Canadiens est déjà mise à mal par le changement climatique. Dans différentes régions du pays, le changement climatique a augmenté la fréquence et l’intensité des inondations, des feux de forêt, des ouragans, des tempêtes de verglas et des vagues de chaleur au cours des dernières décennies. Ces événements ont exposé des millions de gens à des niveaux extrêmement élevés de pollution atmosphérique toxique, forcé des centaines de milliers de Canadiens à évacuer leurs maisons et privé d’électricité des centaines de milliers de personnes pendant de longues périodes. Le changement climatique est également responsable de la fonte du pergélisol dans le Grand Nord, de l’élévation du niveau de la mer sur trois littoraux et de l’élargissement de l’éventail de maladies à transmission vectorielle telles que la maladie de Lyme.

Bien que le changement climatique touche tout le monde, il a un impact plus important sur certains. Les jeunes enfants, les Canadiens âgés et les personnes ayant déjà des problèmes de santé sont plus sensibles aux vagues de chaleur et à la fumée des feux de forêt. Les peuples autochtones des collectivités nordiques peuvent connaître une plus grande insécurité alimentaire, car la fonte du pergélisol et les changements dans les populations végétales et animales perturbent leur accès aux sources alimentaires traditionnelles. En outre, les personnes à faible revenu n’ont pas nécessairement les ressources voulues pour se protéger ou se remettre de phénomènes météorologiques extrêmes comme les vagues de chaleur ou les inondations.

Les VZE réduisent les émissions nocives pour le climat

Pour éviter des niveaux de réchauffement planétaire catastrophiques, la communauté internationale a conclu que tous les pays devront réduire leurs émissions nocives pour le climat de 45 % d’ici 2030 et à zéro (cible nette) d’ici 2050. Le secteur des transports est le deuxième responsable des émissions nocives pour le climat au Canada et représente à lui seul plus du quart des émissions de GES du pays.

Selon leur source d’électricité, les VZE émettent de 34 à 98 % moins de GES que les véhicules à essence et diesel. Plus le réseau de distribution d’électricité est propre, plus les réductions sont importantes. Une étude récente estime que les émissions nocives pour le climat au Canada pourraient être réduites de 63 millions de tonnes (Mt) si l’ensemble des voitures et des VUS neufs et 75 à 80 % des camions neufs vendus d’ici 2030 étaient électriques. De telles diminutions représentent le tiers des émissions nocives pour le climat venant du secteur des transports au Canada.

La pollution atmosphérique liée à la circulation automobile est très préoccupante pour la santé

La pollution atmosphérique au Canada est responsable chaque année d’environ 14 600 décès prématurés de personnes atteintes de maladies du cœur, d’AVC, de cancer du poumon et de maladie pulmonaire obstructive chronique. Elle est aussi responsable d’un nombre bien plus grand d’hospitalisations, de visites aux salles d’urgence, de journées d’asthme et de congés de maladie.

Les autoroutes sont une source importante de pollution atmosphérique. Selon de nombreuses études, les personnes qui vivent dans un rayon de 50 à 1 500 mètres d’une autoroute ou d’une artère principale peuvent être exposées à des niveaux sensiblement plus élevés de pollution atmosphérique. Dans la seule région du Grand Toronto et de Hamilton (RGTH), la pollution atmosphérique liée à la circulation automobile est responsable d’environ 700 décès prématurés, 2 800 hospitalisations et 4,6 milliards de dollars de dépenses liées à la santé chaque année.

La pandémie de COVID-19 illustre une fois de plus l’effet de la pollution atmosphérique sur la santé. De nouvelles études indiquent que l’exposition à long terme à la pollution atmosphérique fait augmenter les taux de mortalité dus à la COVID-19. Une étude estime même qu’elle pourrait contribuer à 15 % des décès dus à la COVID-19 dans le monde

Les VEZ peuvent réduire la pollution atmosphérique

Une proportion accrue de VZE sur les routes du Canada devrait apporter d’importants avantages pour la santé et le climat en améliorant la qualité de l’air. Selon une étude menée dans la RGTH, on éviterait plus de 300 décès prématurés par année en remplaçant l’ensemble des voitures et des VUS de la RGTH par des VZE, et environ 145 décès prématurés par année en remplaçant tous les autobus urbains de la RGTH par des VZE. L’étude a utilisé les émissions associées à l’électricité du réseau électrique ontarien, relativement peu polluant, en 2019.

Bien que la pollution atmosphérique soit mauvaise pour la santé de tous, elle pose un plus grand risque pour certains. Par exemple, les jeunes enfants, les Canadiens âgés et les personnes ayant déjà des problèmes de santé y sont plus sensibles. En outre, certains groupes au Canada – les populations à faible revenu, les nouveaux arrivants, les minorités raciales, les peuples autochtones et les personnes ayant d’autres problèmes de santé – sont plus vulnérables à la pollution atmosphérique parce que les membres de ces groupes présentent déjà des taux de maladies, de maladies chroniques et de décès prématurés plus élevés en raison de facteurs de défavorisation sociale. Ces groupes sont aussi plus susceptibles de vivre à proximité d’autoroutes et d’artères principales qui les exposent à des niveaux plus élevés de pollution atmosphérique. Étant donné leur vulnérabilité accrue, les populations à faible revenu et celles qui vivent près des autoroutes obtiendront probablement de plus grands avantages sur le plan de la santé à mesure que les véhicules à essence et diesel seront remplacés par des VZE.

Investir dans les VZE pour une reprise saine, verte et équitable

Les VZE sont actuellement plus chers que bien des véhicules à essence et diesel, mais les spécialistes du domaine prédisent qu’ils deviendront le choix le plus économique d’ici cinq ans dans de nombreuses régions du monde avec la diminution du prix des batteries. Il serait possible d’appuyer cette transition par des ristournes et des impôts progressifs.

Les investissements dans les VZE pourraient créer de nombreux emplois au Canada. Au cours des 20 dernières années, la construction de véhicules au pays a diminué de 37 %, et les emplois dans le secteur automobile sont passés de 172 000 à 133 000. En Californie, où il existe une réglementation favorable et des ristournes, il y a maintenant 275 600 emplois dans le secteur des VZE.

Les analystes du domaine de l’énergie estiment que le Canada pourrait créer 474 000 emplois et permettre aux automobilistes de réaliser environ 11,7 milliards de dollars d’économies de carburant chaque année en exigeant que d’ici 2030 l’ensemble des voitures et des VUS neufs et 75 à 80 % des camions neufs vendus au pays soient électriques. Selon ces analystes, le gouvernement du Canada pourrait favoriser la transition en investissant 12 milliards de dollars sur 5 ans pour :

  • accélérer l’installation de bornes de recharge de VZE le long des autoroutes et dans les centres urbains;
  • fournir des ristournes de 5 000 $ pour encourager l’achat de véhicules électriques;
  • offrir aux municipalités et aux conseils et commissions scolaires les fonds nécessaires à l’achat de 7 500 véhicules de transport collectif et autobus scolaires électriques au cours des cinq prochaines années.

Le gouvernement fédéral a déjà fait plusieurs pas dans la bonne direction. Il a :

  • investi plus de 200 millions de dollars, et promis 150 millions de plus, à l’appui de l’installation de bornes de recharge et de ravitaillement pour les VZE;
  • offert aux Canadiens jusqu’à 5 000 $ pour l’achat de VZE légers avec un budget de 300 millions de dollars sur trois ans depuis mai 2019, et promis 287 millions de plus sur deux ans à partir de 2020-2021;
  • annoncé un investissement de 1,5 milliard de dollars pour accélérer l’adoption des autobus zéro émission par les entreprises de transport public, les conseils et commissions scolaires et les municipalités;
  • annoncé récemment des cibles volontaires de vente de 15 % de VZE légers d’ici 2025, de 30 % d’ici 2030 et de 100 % d’ici 2040 et promis d’harmoniser la réglementation canadienne des véhicules légers avec les normes de performance les plus strictes en Amérique du Nord après 2025.

Pour récolter les avantages pour la santé, les réductions d’émissions de GES, les emplois et les économies de carburant mentionnés par les analystes du domaine de l’énergie, des investissements plus importants seront nécessaires, ainsi que des règlements et des politiques favorables, notamment :

  • des incitations financières à l’achat de VZE neufs et usagés ciblant les Canadiens à revenu faible et moyen;
  • des dispositions sur les bornes de recharge de VZE dans les codes du bâtiment;
  • des cibles de vente pour les VZE moyens et lourds en plus des véhicules légers;
  • des normes obligatoires d’émissions des véhicules avec des exigences d’amélioration du rendement énergétique et de réduction des émissions des véhicules pour chaque année de modèle;
  • des normes de carburant obligatoires avec des exigences pour les fournisseurs de réduire l’intensité carbonique des carburants qu’ils vendent et de prévoir des crédits pour les carburants de remplacement comme l’électricité et l’hydrogène;
  • du financement et des allégements fiscaux pour encourager les constructeurs de VZE et les usines de fabrication de batteries à s’installer au Canada et les usines existantes à se rééquiper. 

Prenez la parole pour réclamer de plus grands investissements dans les véhicules zéro émission afin de créer des collectivités saines, vertes et équitables.

Date de modification : 3 mars 2021