Main navigation French

Canadian Public Health Association

Transport actif - fiche d'information

Investir dans le transport actif pour créer des collectivités saines, vertes et équitables

Avec la pandémie de COVID-19, nous sommes nombreux à comprendre qu’il est nécessaire d’accorder plus d’espace aux piétons et aux cyclistes dans le domaine public. Comme les gouvernements envisagent des investissements pour relancer l’économie, c’est le moment d’examiner les avantages pour la santé, la société et l’environnement qui pourraient découler d’investissements dans le transport actif.

Le transport actif désigne toute forme de déplacement qui nécessite une activité physique, comme la marche, le vélo ou le patin. Comme le transport actif nous permet de faire d’une pierre deux coups, il est plus facile à intégrer à notre horaire. Nous pouvons faire l’exercice dont nous avons besoin en nous rendant au travail ou en faisant des courses. Le transport actif est bon pour la santé, pour nos collectivités et pour la planète.

Le transport actif améliore la santé en faisant augmenter l’activité physique

Les bienfaits de l’activité physique pour la santé sont bien connus. Elle réduit le risque de contracter plus de 25 maladies chroniques, dont les maladies du cœur, les cancers du sein et du côlon et le diabète de type 2. Selon une étude à long terme, les personnes qui font du vélo trois heures par semaine réduisent de 28 % leur risque de décès prématuré; selon une autre étude, les personnes qui marchent 29 minutes par jour, sept jours par semaine réduisent leur risque de décès prématuré de 22 %. L’activité physique est aussi bonne pour la santé mentale, car elle peut améliorer l’estime de soi, le sommeil et les facultés mentales, réduire la dépression, l’anxiété et le stress, retarder la démence et réduire la dépendance envers la drogue et l’alcool.

Le transport actif doit être sûr

Plus il y a de gens qui font du vélo dans une ville, moins il y a de cyclistes tués ou gravement blessés. C’est probablement parce que les cyclistes sont plus visibles, et parce que les automobilistes les remarquent davantage quand ils sont nombreux. Les voies cyclables séparées réduisent elles aussi les blessures aux cyclistes tout en encourageant plus de gens à faire du vélo parce que cela leur semble moins risqué. Les piétons sont plus en sécurité quand ils peuvent marcher à l’écart de la circulation, quand ils sont plus visibles pour les automobilistes et quand les véhicules vont moins vite.

Le transport actif peut améliorer la santé en réduisant la pollution atmosphérique

La pollution atmosphérique liée à la circulation est un grave problème au Canada. Dans la seule région du Grand Toronto et de Hamilton, elle cause environ 700 décès prématurés et 2 800 hospitalisations par année. Selon plusieurs études, la pollution atmosphérique dans nos villes peut être considérablement réduite quand les courts trajets automobiles sont remplacés par la marche ou le cyclisme. Une étude américaine a estimé que l’on obtiendrait chaque année l’équivalent de 3,6 milliards de dollars en avantages pour la santé dus à la qualité de l’air et de 3,75 milliards de dollars en avantages pour la santé dus à l’activité physique en encourageant les 31,3 millions d’habitants du Midwest américain à éliminer tous les trajets automobiles de huit kilomètres ou moins et à en remplacer la moitié par des trajets à vélo.

Le changement climatique nuit déjà à la santé des Canadiens

La santé physique et mentale des Canadiens est déjà mise à mal par le changement climatique. Dans différentes régions du pays, le changement climatique a fait augmenter la fréquence et l’intensité des inondations, des feux de forêt, des ouragans, des tempêtes de verglas et des vagues de chaleur au cours des dernières décennies. Ces événements ont exposé des millions de gens à des niveaux extrêmement élevés de pollution atmosphérique toxique, forcé des centaines de milliers de Canadiens à évacuer leurs maisons et privé d’électricité des centaines de milliers de personnes pendant de longues périodes. Le changement climatique est également responsable de la fonte du pergélisol dans le Grand Nord, de l’élévation du niveau de la mer sur trois littoraux et de l’élargissement de l’éventail de maladies à transmission vectorielle telles que la maladie de Lyme.
 
Bien que le changement climatique touche tout le monde, il a un impact plus important sur certains. Les jeunes enfants, les Canadiens âgés et les personnes ayant déjà des problèmes de santé sont plus sensibles aux vagues de chaleur et à la fumée des feux de forêt. Les peuples autochtones des collectivités nordiques peuvent connaître une plus grande insécurité alimentaire, car la fonte du pergélisol et les changements dans les populations végétales et animales perturbent leur accès aux sources alimentaires traditionnelles. En outre, les personnes à faible revenu n’ont pas nécessairement les ressources voulues pour se protéger ou se remettre de phénomènes météorologiques extrêmes comme les vagues de chaleur ou les inondations.

Le transport actif peut réduire les émissions de gaz à effet de serre

La communauté internationale a conclu que tous les pays devront réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 45 % d’ici 2030 et à zéro d’ici 2050 pour éviter des niveaux de réchauffement planétaire catastrophiques. Le secteur des transports est responsable d’environ le quart des émissions de gaz à effet de serre du Canada. Selon plusieurs études, nous pourrions considérablement réduire ces émissions en investissant dans le transport actif. Par exemple, une étude menée en Californie a estimé qu’une stratégie ambitieuse axée sur le cyclisme pourrait réduire de 8 % les émissions de gaz à effet de serre des véhicules de promenade d’ici 2040.

Le milieu bâti doit favoriser le transport actif

L’aménagement des collectivités influence les modes de déplacement. Des études ont montré que les gens font plus souvent de la marche et du vélo – et prennent moins souvent l’automobile – quand leurs quartiers présentent certaines caractéristiques :

  • Des densités de population ou d’emploi assez élevées – Les quartiers où les densités d’emploi ou de population sont élevées soutiennent les commerces locaux et l’efficacité du service de transport en commun, ce qui encourage la marche et le cyclisme.
  • Une grande diversité d’affectation des sols – Les gens se déplacent plus souvent à pied et en vélo quand leur quartier offre de nombreux magasins, restaurants et services à proximité de leur domicile. 
  • Une conception des rues favorable – Les gens se déplacent plus souvent à pied si les rues ont un agencement quadrillé et qu’il est donc plus facile et efficace d’atteindre des destinations locales, et s’il y a des trottoirs, des passages pour piétons, un bon éclairage public et du mobilier urbain qui rendent le trajet sûr, facile et agréable. Les gens se déplacent plus souvent à vélo s’il y a des voies cyclables séparées ou des pistes cyclables sûres.
  • Des arrêts de transport en commun à une courte distance – Les gens se rendent aux arrêts de transport en commun à pied ou en vélo si ces arrêts sont à moins de 10 minutes de leur domicile ou de leur lieu de travail.

Le transport actif peut réduire les inégalités en santé

Dans certains groupes au Canada – les populations à faible revenu, les nouveaux arrivants, les minorités, les peuples autochtones et les personnes ayant des problèmes de santé –, les taux de maladies, de maladies chroniques et de décès prématurés sont plus élevés en raison de la défavorisation sociale. L’aménagement des quartiers a plus d’impact dans ces groupes, car les gens qui en font partie ont moins tendance à conduire des automobiles et plus tendance à recourir aux services locaux et aux transports en commun. En faisant en sorte que les quartiers à faible revenu aient accès à des magasins et des restaurants, à des trottoirs bien entretenus, à des feux de signalisation, à des voies cyclables séparées et à un service de transport en commun efficace, nous pouvons créer des villes plus équitables qui sont aussi plus sûres et plus saines pour tout le monde.

La reprise économique

Selon une étude menée par des analystes du domaine de l’énergie, environ 18 000 emplois pourraient être créés dans les villes du pays si 2 milliards de dollars de fonds fédéraux étaient consacrés aux infrastructures de transport actif comme les voies cyclables séparées et les trottoirs. Un tel investissement créerait des emplois dans la construction et offrirait des avenues de développement économique dans les petites villes tout en réduisant la pollution atmosphérique et les émissions de GES. Il pourrait aussi rendre nos collectivités plus saines et plus équitables, surtout s’il vise en priorité les quartiers à faible revenu.

Prenez la parole pour réclamer de plus grands investissements dans le transport actif afin de créer des collectivités saines, vertes et équitables.

Pour en savoir plus, consultez notre document d’information sur le transport actif.

Date de modification : 19 février 2021