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Canadian Public Health Association

Le transport en commun - fiche d’information

Investir dans le transport en commun pour créer des collectivités saines, vertes et équitables

Partout au Canada, les sociétés de transport en commun ont éprouvé des difficultés financières en raison de la baisse d’achalandage due à la pandémie de COVID-19. Beaucoup ont été contraints de réduire leurs services. Une analyse préliminaire menée dans des villes des États-Unis et du Canada a révélé que dans de nombreux cas, les quartiers à faible revenu (qui dépendent davantage du transport en commun) ont été plus durement touchés par les réductions de service que les quartiers à revenu élevé. Il est temps de reconnaître que le transport en commun est un service essentiel procurant de nombreux avantages pour la santé, la société et l’environnement et dont les coûts de fonctionnement devraient faire l’objet d’un financement permanent de la part des gouvernements canadiens.

Le transport en commun est plus abordable

Au Canada, il en coûte généralement entre 6 000 et 13 000 dollars par année pour posséder et utiliser une voiture. Le transport en commun s’avère un choix plus abordable. Les ménages peuvent économiser, en moyenne, 10 000 dollars par année en utilisant le transport en commun. Un réseau de transport en commun efficace améliore l’accès aux emplois, aux écoles, aux services essentiels et aux possibilités récréatives pour les personnes de tous âges et de toutes conditions à un coût moindre.

Le transport en commun accroît l’équité sociale

Le transport en commun peut réduire les iniquités sociales qui contribuent à une mauvaise santé. Dans nos collectivités, environ 20 à 40 % des gens ne conduisent pas pour se rendre à l’école, au travail ou pour faire des courses, que ce soit en raison de leur âge, de leur revenu, de leur capacité ou par choix. Au Canada, les nouveaux arrivants et les femmes comptent davantage sur le transport en commun pour se rendre au travail. Un réseau de transport en commun efficace constitue un moyen de déplacement plus autonome et abordable. En éliminant le besoin de posséder une voiture (ou une deuxième voiture), le transport en commun permet également aux personnes à faible revenu de consacrer une plus grande partie de leurs revenus à d’autres besoins essentiels tels que la nourriture, les vêtements et le logement. Le transport en commun peut également être conçu pour répondre aux besoins des collectivités rurales ou éloignées, des populations âgées et de ceux qui sont physiquement ou autrement incapables de conduire.

Le transport en commun réduit la pollution atmosphérique

Le transport en commun peut réduire les visites à l’hôpital, les maladies chroniques et les décès prématurés en réduisant la pollution atmosphérique. La pollution atmosphérique est responsable d’environ 14 600 décès prématurés par année au Canada. Bien que la pollution atmosphérique soit nocive pour tout le monde, elle constitue un risque accru pour les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes qui ont déjà des problèmes de santé. La pollution atmosphérique liée à la circulation automobile est un grave problème au Canada, car près du tiers de la population – environ 10 millions de personnes – vit à proximité de couloirs de circulation élevée qui produisent d’importants niveaux de pollution atmosphérique.

Le transport en commun réduit la pollution atmosphérique de plusieurs façons. Les personnes qui vivent dans des collectivités dotées de transports publics de qualité parcourent deux fois moins de kilomètres que les résidents qui vivent dans des collectivités axées sur la voiture. De plus, le transport en commun produit moins de pollution atmosphérique par passager-kilomètre parcouru qu’un véhicule privé. Les bienfaits pour la santé découlant de l’amélioration de la qualité de l’air sont encore plus grands lorsque les véhicules de transport en commun sont alimentés à l’électricité.

Le transport en commun améliore la sécurité routière

Le transport en commun peut rendre nos routes plus sûres. Dans les mêmes conditions, le taux de mortalité par passager-kilomètre parcouru dans les transports en commun est généralement inférieur à celui des déplacements en voiture. Le nombre d’accidents mortels de la circulation chez les piétons, les cyclistes, les conducteurs, les passagers et les usagers du transport en commun diminue considérablement à mesure que le nombre d’usagers du transport en commun augmente dans une collectivité.

Le transport en commun augmente l’activité physique

Le transport en commun peut améliorer la santé en augmentant l’activité physique. L’utilisation du transport en commun augmente l’activité physique parce que la plupart des déplacements en transport en commun commencent et se terminent par une forme ou une autre de déplacement actif. Une étude menée à Montréal a révélé que les gens pouvaient obtenir 25 % de l’activité physique recommandée pour une bonne santé en faisant un aller-retour en transport en commun. Les bienfaits de l’activité physique sont bien connus; elle peut réduire le risque de plus de 25 maladies chroniques, dont les maladies cardiaques, le cancer du sein, le cancer du côlon et le diabète de type 2. Le transport en commun peut également améliorer la santé mentale en augmentant l’activité physique et en offrant un meilleur accès aux emplois, aux écoles, aux services et aux activités sociales et récréatives.

Le changement climatique nuit déjà à la santé des Canadiens

La santé physique et mentale des Canadiens est déjà mise à mal par le changement climatique. Dans différentes régions du pays, le changement climatique a augmenté la fréquence et l’intensité des inondations, des feux de forêt, des ouragans, des tempêtes de verglas et des vagues de chaleur au cours des dernières décennies. Ces événements ont exposé des millions de gens à des niveaux extrêmement élevés de pollution atmosphérique toxique, forcé des centaines de milliers de Canadiens à évacuer leurs maisons et privé d’électricité des centaines de milliers de personnes pendant de longues périodes. Le changement climatique est également responsable de la fonte du pergélisol dans le Grand Nord, de l’élévation du niveau de la mer sur trois littoraux et de l’élargissement de l’éventail de maladies à transmission vectorielle telle que la maladie de Lyme.
 
Bien que le changement climatique touche tout le monde, il a un impact plus important sur certains. Les jeunes enfants, les Canadiens âgés et les personnes ayant déjà des problèmes de santé sont plus sensibles aux vagues de chaleur et à la fumée des feux de forêt. Les peuples autochtones des collectivités nordiques peuvent connaître une plus grande insécurité alimentaire, car la fonte du pergélisol et les changements dans les populations végétales et animales perturbent leur accès aux sources alimentaires traditionnelles. En outre, les personnes à faible revenu n’ont pas nécessairement les ressources voulues pour se protéger ou se remettre de phénomènes météorologiques extrêmes comme des vagues de chaleur ou des inondations.    

Le transport en commun réduit les gaz à effet de serre

La collectivité internationale a conclu que tous les pays doivent réduire de 45 % leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et les ramener à zéro d’ici 2050 si nous voulons éviter des niveaux catastrophiques de réchauffement climatique. Le secteur des transports est responsable du quart des émissions de gaz à effet de serre du Canada.  

En investissant dans le transport en commun, nous pouvons réduire le nombre total de véhicules-kilomètres parcourus et les émissions de gaz à effet de serre qui en découlent dans les collectivités du pays. L’expérience européenne a démontré que lorsque l’espace routier est réaffecté aux transports en commun, aux cyclistes et aux piétons, on observe une diminution progressive des véhicules-kilomètres parcourus, les conducteurs passant graduellement à d’autres modes de transport.

Le cadre bâti doit soutenir le transport

L’achalandage dans le transport en commun dépend d’un cadre bâti qui favorise son utilisation. Plusieurs facteurs sont particulièrement importants :

  • distance jusqu’aux arrêts de transport en commun  – plus de personnes emprunteront le transport en commun si l’arrêt se trouve à une courte distance de marche ou d’un trajet à vélo (p. ex., dix minutes);
  • densité des quartiers – pour que le service de transport en commun soit fréquent et fiable, il doit y avoir un nombre suffisant de personnes vivant ou travaillant à proximité d’un arrêt de transport en commun;
  • aux destinations – le réseau de transport en commun doit acheminer les personnes vers des destinations populaires; 
  • confort et la commodité – les personnes qui ont la possibilité de conduire ne choisiront le transport en commun que s’il est aussi confortable et pratique que la voiture; il est donc essentiel d’offrir un service fréquent et de prévoir des abribus.
La reprise économique

Dans les quartiers à faible revenu où les gens dépendent davantage du transport en commun pour se déplacer, le service devrait être accru et des voies réservées aux autobus devraient être aménagées pour réduire la congestion. Le transport en commun doit être le plus sécuritaire possible, surtout pendant la pandémie.

Les gouvernements cherchant à relancer l’économie dans les collectivités canadiennes, les investissements dans les infrastructures de transport en commun et l’électrification des véhicules de transport en commun constituent des moyens de créer des emplois, d’accroître le service et de cultiver de nouvelles technologies vertes. Ces investissements réduiront également la pollution atmosphérique, les coûts des soins de santé et les émissions de gaz à effet de serre.

En finançant de façon permanente les services de transport en commun, les gouvernements peuvent favoriser une augmentation de l’achalandage ainsi que tous les avantages sanitaires, sociaux et environnementaux liés au transport en commun.

Prenez la parole pour réclamer de plus grands investissements dans le transport en commun afin de créer des collectivités saines, vertes et équitables.

Pour en savoir plus, consultez notre document d’information sur le transport en commun.

Février 2021

Date de modification : 7 février 2021