Déclaration de l’Association canadienne de santé publique à l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation de 2023
L’Association canadienne de santé publique (ACSP) reconnaît que le processus de vérité et de réconciliation est continu et évolutif, et que toute interaction entre les peuples autochtones (Premières Nations, Inuits et Métis) et les personnes non autochtones est une occasion de faire progresser la vérité et la réconciliation. L’ACSP s’engage à intégrer concrètement la vérité et la réconciliation dans son travail et s’efforce d’avoir avec les peuples autochtones des relations solides fondées sur le respect mutuel, la confiance et le dialogue. Elle est sincèrement déterminée à repérer et à supprimer de ses structures et de son travail les politiques, procédures et pratiques coloniales, oppressives et racistes.
Créée pour reconnaître les injustices historiques et continues auxquelles font face les peuples autochtones, la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation nous rappelle solennellement qu’il faut affronter les dures vérités de notre passé tout en préparant le chemin vers un avenir plus équitable et inclusif. En cette journée de commémoration, nous devons non seulement reconnaître l’héritage douloureux et durable de la colonisation, mais aussi nous rendre compte des lourdes répercussions du racisme systémique sur la santé des communautés autochtones.
Le racisme systémique, profondément ancré dans l’histoire du Canada, a des effets dévastateurs sur la santé et le bien-être des peuples autochtones. L’accès à de l’eau propre, à un logement sûr et à des services de santé de haute qualité est inégal, ce qui mène à des disparités alarmantes dans les résultats cliniques. Les communautés autochtones continuent d’être aux prises avec des taux plus élevés de maladies chroniques, de problèmes de santé mentale, d’usage de substances et de mortalité infantile. Ces disparités sont le résultat du racisme systémique.
De plus, le traumatisme intergénérationnel découlant du système des pensionnats a laissé des cicatrices durables sur les personnes et les communautés autochtones. Ce traumatisme se manifeste sous plusieurs formes, dont l’usage de substances, les troubles de santé mentale et la difficulté à établir des relations interpersonnelles saines. Ces problèmes ont de lourdes répercussions sur la santé globale des communautés autochtones.
La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation est une occasion de réitérer notre engagement à aborder ces iniquités en santé publique. Elle nous invite à redoubler d’efforts pour que les communautés autochtones aient un accès égal à des services de santé physique et mentale culturellement appropriés, et à investir dans des initiatives de soins de santé dirigées par les peuples autochtones, qui accordent la priorité aux soins communautaires et à la guérison holistique. Cette journée souligne aussi l’importance d’améliorer le bien-être général en abordant les déterminants sociaux de la santé comme l’instruction, le logement et l’emploi. Pour permettre la réconciliation, il est primordial de soutenir des initiatives qui habilitent les communautés autochtones à prendre en charge leur santé et leur bien-être.
En cette journée de commémoration, renouvelons notre engagement à suivre le chemin de la vérité, de la guérison et de la réconciliation, non pas seulement avec des paroles, mais en posant des gestes concrets pour améliorer les vies et la santé des peuples autochtones partout au Canada.