L’Ontario déforme les données criminelles pour justifier la fermeture d’un service de consommation supervisée vital
L’Association canadienne de santé publique (ACSP) condamne le gouvernement de l’Ontario pour avoir induit le public en erreur au sujet des taux de criminalité près du site de consommation supervisée de la rue Somerset à Ottawa afin de justifier sa fermeture.
Une enquête de CTV News révèle que, contrairement aux affirmations du gouvernement, les données policières montrent que la criminalité autour du site Somerset n’a pas augmenté depuis son ouverture — en fait, certains indicateurs ont diminué.
« Ce gouvernement a déformé les preuves pour fermer un service qui sauve des vies et améliore la sécurité des communautés », a déclaré Ian Culbert, directeur général de l’ACSP. « S’ils ont exagéré les statistiques criminelles à Ottawa, cela soulève de sérieuses inquiétudes quant à la possibilité qu’ils aient fait de même pour justifier la fermeture des dix autres services de consommation supervisée à travers la province. »
Les services de consommation supervisée sont une intervention de santé publique éprouvée. Ils préviennent les surdoses mortelles, réduisent la propagation des maladies infectieuses, allègent le fardeau des services d’urgence et constituent un point d’accès vers les traitements et les soutiens sociaux. Ils réduisent également les seringues jetées et améliorent le bien-être communautaire en déplaçant la consommation de drogues des rues vers des environnements sécurisés et encadrés.
Comme le souligne l’énoncé de position de l’ACSP de 2025, les données probantes recueillies partout au Canada démontrent que la présence de sites de consommation supervisée n’entraîne pas de taux de criminalité plus élevés dans les quartiers environnants.
L’ACSP se réjouit de l’investissement du gouvernement ontarien dans de nouveaux centres de traitement des dépendances, annoncé plus tôt cette année, mais insiste sur le fait que le traitement à lui seul ne suffit pas. Les services de réduction des méfaits — incluant la consommation supervisée, la prévention des surdoses et la distribution de fournitures plus sécuritaires — demeurent des piliers essentiels de la réponse provinciale à la crise des drogues toxiques. Leur élimination entraînera une augmentation des décès évitables et aggravera les méfaits communautaires.
« L’Ontario doit cesser de jouer à la politique avec des vies humaines », a affirmé Culbert. « Chaque décès lié à la crise des drogues toxiques est évitable, et les services de réduction des méfaits fondés sur des données probantes doivent être renforcés, non démantelés. »