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Canadian Public Health Association

Énoncé sur les droits et la santé des personnes transgenres et de diverses identités de genre

Lieu

Ottawa, Ontario


La Charte canadienne des droits et libertés, les codes des droits de la personne provinciaux et territoriaux et la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant reconnaissent le droit des enfants et des jeunes de vivre à l’abri de la discrimination, y compris la discrimination liée au sexe, au genre, à l’identité de genre et à l’expression du genre. À la lumière de ces engagements, l’Association canadienne de santé publique appelle tous les ordres de gouvernement du Canada à faire pleinement respecter les droits des jeunes trans et de diverses identités de genre en protégeant leurs droits de vivre à l’école avec l’identité de genre de leur choix, d’avoir accès à des soins de santé affirmatifs du genre et de recevoir une éducation à la santé sexuelle complète et inclusive. 

La santé publique est fondée sur les principes de la justice sociale, de l’attention aux droits humains et à l’équité, des politiques et des pratiques éclairées par des données probantes et de la nécessité d’aborder les déterminants de la santé sous-jacents. Notre engagement de base envers l’équité en santé signifie qu’il est essentiel de repérer et de prévenir les mutations sociétales qui menacent d’aggraver la santé de populations structurellement défavorisées.

De telles menaces se développent depuis plusieurs années, comme en témoigne l’annonce, en janvier 2024, d’un vaste plan pour limiter les droits et les possibilités des jeunes transgenres (trans) et de diverses identités de genre en Alberta et l’introduction d’autres mesures nocives en Saskatchewan et au Nouveau-Brunswick en 2023. Ces développements consistent à restreindre l’accès des jeunes aux soins de santé affirmatifs du genre; à exiger que les parents soient informés lorsque des élèves veulent changer de nom ou de pronom à l’école; à exiger le consentement parental explicite à toute leçon sur l’éducation sexuelle, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre; et à limiter la participation des jeunes trans et de diverses identités de genre aux compétitions sportives.

Il est démontré que de telles mesures, ainsi que la discrimination et la stigmatisation accrues envers les jeunes trans et de diverses identités de genre qui s’ensuivront, causeront très probablement de graves préjudices. Comme l’indique la Société canadienne de pédiatrie, les jeunes trans et de diverses identités de genre « signalent des taux élevés d’exposition au harcèlement et à la violence » et « courent un risque élevé de conséquences indésirables sur leur santé, y compris la dépression, l’anxiété, les troubles des conduites alimentaires, les blessures auto-infligées et le suicide ». Selon une étude menée en 2022 auprès de jeunes Canadiens et Canadiennes, les jeunes trans et de diverses identités de genre sont 5 fois plus susceptibles d’avoir des idées suicidaires et 7,6 fois plus susceptibles de faire des tentatives de suicide, ce qui reflète leur plus grande exposition à certains des facteurs de risque du suicide : la victimisation par les pairs, la dysfonction familiale et les obstacles à l’accès aux soins de santé mentale. Il est admis que la disponibilité de soins affirmatifs du genre, sous forme de thérapie hormonale, réduit la dépression et la suicidabilité; la limitation de tels soins nuira donc certainement au bien-être des jeunes trans et de diverses identités de genre.

Les jeunes LGBTQ2+ sont 120 % plus susceptibles que les autres jeunes d’être sans abri. Les politiques qui forcent les jeunes à supprimer leurs identités ou qui révèlent ces identités à des parents potentiellement hostiles risque beaucoup d’accroître l’itinérance, le harcèlement et l’aliénation des jeunes trans et de diverses identités de genre. 

Pour toutes ces raisons, il est inconcevable pour un gouvernement d’introduire des politiques entraînant des conséquences aussi terribles pour une population structurellement défavorisée. De telles politiques n’ont pas leur place au Canada.


Pour plus de renseignements, veuillez communiquer avec :
Dolores Gutierrez, Agente de la communication et du marketing
Association canadienne de santé publique
Téléphone : 613.725.3769 poste 190
communications@cpha.ca

Au sujet de l’Association canadienne de santé publique :
Fondée en 1910, l'Association canadienne de santé publique est le porte-parole de la santé publique au Canada. Son indépendance, ses liens avec la communauté internationale et le fait qu'elle est la seule organisation non gouvernementale canadienne à se consacrer exclusivement à la santé publique font qu'elle est idéalement placée pour conseiller les décideurs à propos de la réforme du réseau de santé publique et pour orienter les initiatives visant à protéger la santé individuelle et collective au Canada et dans le monde. Nos membres de croient fermement à l'accès universel et équitable aux conditions de base qui sont nécessaires pour parvenir à la santé pour tous.


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